Se promener sur les berges ou pêcher dans le lit du fleuve comporte des risques. C'est pourquoi la Compagnie nationale du Rhône lance chaque année une campagne de prévention
La Compagnie nationale du Rhône (CNR) lance sa 13e campagne d'information concernant les risques encourus à proximité des ouvrages hydro-électriques du Rhône. Une obligation de prévention, liée aux variations rapides du niveau du Rhône, rendue ludique grâce à « Louloute la loutre » : la mascotte relookée pour l'occasion.
« Un promeneur sur les berges ne peut pas être surpris par la montée des eaux mais c'est différent pour un pêcheur installé sur un banc de gravier au milieu du lit du fleuve. L'eau monte très vite, et l'îlot se retrouve immergé en quelques minutes » explique Vincent Pourtier, pêcheur occasionnel.
En situation normale, les eaux qui empruntent le canal de dérivation sont turbinées par la centrale au fur et à mesure de leur arrivée et sont restituées au Rhône par le canal de fuite. Les niveaux d'eau varient peu dans ce cas. Mais lors d'une crue, le débit provenant de l'amont devient supérieur à la capacité d'évacuation de la centrale et les vannes du barrage s'ouvrent pour évacuer le surplus.
Cette opération est effectuée fréquemment : entre 50 à 120 fois par an. Alors « Louloute la loutre » conseille de ne jamais se baigner en dehors des zones autorisées, de respecter les sentiers balisés lors de promenades à vélo, de ne jamais pratiquer de loisirs nautiques en dehors des zones prévues.
La campagne destinée aux riverains, aux vacanciers, aux sportifs et plus particulièrement aux enfants est aussi l'occasion de découvrir le fonctionnement des dix-neuf centrales hydroélectriques installés sur le Rhône. « Nombreux sont les enfants qui empruntent les berges du Rhône pendant l'été. Il est de notre devoir de leur offrir une balade sécurisée. Louloute leur apprend les règles à respecter » insiste Julie Briand de la communication de la CNR.
La compagnie ne lésine pas sur les moyens : un recrutement spécial de gardes-rivière qui patrouillent le long du fleuve pour prévenir les promeneurs des risques, 560 panneaux jaune « attention danger », 3000 affiches traduites en anglais, en allemand, en espagnol et en néerlandais, 15 000 livrets pédagogiques distribués dans les offices du tourisme, les mairies, les écoles, les bureaux de poste, les gendarmeries, une campagne publicitaire dans la presse régionale et 2011 spots radio. La sécurité des berges a cependant un prix : 130 000 euros. Mais l'information et la prudence restent les clés de la diminution des risques pour le public. Pour rester sec, il faut rester sur les berges.
Tania Gomes
source:
http://www.leprogres.fr/fr/region/le-rhone/rhone/article/1801184,184/Prudence-sur-les-berges-du-Rhone-cet-ete.html