No-kill et conséquences

Lors des éternels débats autour de la pratique du no-kill reviennent de manière récurrente les même suppositions sorties de nulle part au sujets des gros poissons hantant les parcours no-kill. Les études quand aux conséquences des pressions anthropiques sur les populations piscicoles en milieux ouverts tels que les rivières sont quasi inexistantes. Ce sont donc depuis toujours les conditions d’élevage que l’on analyse par soucis de productivité et non les paramètres en milieux sauvage et toutes leurs variables. Chercher à appliquer la recherche de la production de biomasse maximum en milieu naturel est un déséquilibre en soit. Chaque milieu à un optimum de production limité par son abondance en nutriments, oxygène et lumière. Je vais donc essayer d’éclaircir ces quelques théories opposant sans cesse les préleveurs et graciateurs quand aux conséquences du no-kill sur les populations aquacoles en particulier l’augmentation de la taille moyenne au détriment de la densité.

Première affirmation ô combien vrais. Comment nier qu’un carnassier adulte s’attaque à sa propre progéniture. Chez les brochets ce cannibalisme apparaît même dès les premières semaines c’est d’ailleurs là que l’on constate l’une des plus forte prédation d’alevins… Par ces mêmes alevins la plupart des sujets amoindris ou ne suivants pas les courbes de croissance moyennes sont réintégrés intra-spécifiquement. Résultat de cette sélection génétique : la croissance des brochetons compte parmi les plus rapides et si jamais ces monstres cannibales reportaient leur appétit exclusivement sur les protéines « extra-spécifique » cela engendrerait une sur-consommation de zooplancton exponentielle. Le milieu ne pourrait supporter une telle pression. Cette auto-régulation par le cannibalisme est donc nécessaire très tôt et permet aux espèces prédatrices de ce prémunir de la sur-population qui mènerait à l’épuisement des ressources nutritives. Il n’y a finalement de sur-consommation que par les éléments extérieurs non-régulés (selon les cas : cormorans, hérons et autres prédateurs à deux pattes…). Pour finir la prédation estimée en biomasse diminue avec l’age du carnassier, la fréquence également. Donc plus un carnassier est vieux moins il mange. Il va par contre s’attaquer à des proies plus grosses jusqu’à concerner les même cibles que l’énonciateur de notre titre que l’on pourrait alors traduire par : « Les gros poissons bouffent MES petits… » c’est là que le bat blesse la concurrence alimentaire est le seul véritable nerf de cet argument.

Je me demande encore quand et comment c’est-on rendus compte que l’abondance de gros sujets menait à l’amenuisement de la fraye. Si en effet le pourcentage d’ovocytes sains diminue avec l’age du poisson, la quantité, elle, est proportionnelle à la masse ainsi que la taille des ces derniers. Nous obtenons donc des poissons avec une fertilité différente mais bien malin celui qui saura dire ce qui est le mieux sur une frayère naturelle.

Les gros et petits géniteurs frayent très souvent à des postes différents. De là à évoquer la concurrence de vieux sujets sur les plus jeunes. A contrario la truite avec l’age choisiras une granulométrie croissante pour le substrat de sa frayère permettant à ces œufs de bénéficier d’une meilleure oxygénation et d’une meilleure protection face aux prédateurs on observe donc rarement des poissons de tailles très différentes sur une frayère à truite.

Les poissons peuvent étaler leurs fraies en fonction de nombreux paramètres. Et ce phénomène est d’autant plus marqués dans les grandes étendues d’eau comme les lacs. Les jeux de thermoclines font que les poissons peuvent trouver des frayères à bonne température à différentes dates en fonction de la profondeur cela peut aller de un à deux mois de décalage. Décalage souvent dépendant de la taille des géniteurs limitant donc les problèmes de concurrence.

Encore une vérité difficile à contredire souvent énoncée comme conséquence aux deux premiers paragraphes. Nos gros poissons cannibales, stériles et éduqués s’installent et remplacent l’abondance de petits poissons qui à peine maillés disparaitraient de la chaîne trophique laissant la place aux générations suivantes sur un parcours classique. Mis à part les quelques rescapés qui auront la chance d’atteindre le statut de géniteurs. Bizarrement nous retrouvons sur ces parcours épargnés des populations proches de celles rencontrées en réserve de pêche. Soit un stock de géniteurs en place évoluant peu, par migration progressive au grand damne de ceux qui voudraient toujours plus de prises. Pourtant lorsque l’on étudie le phénomène plus précisément on constate que cette concentration de géniteurs bénéficie aux parcours proches par migration des juvéniles entre autre qui se retrouvent répartis différemment . Finalement cette population qui s’éloigne du maximum de productivité se conforme à un optimum naturel que nous avons oubliés et qui surtout ne correspond plus à ce que l’on attends du milieu : l’abondance. Cette abondance nourricière qui à forgé la tradition halieutique de génération en génération et qui petit à petit à fini par montrer ces limites. Limite que nous touchons du doigt et que nos enfants payeront certainement en se demandant comment c’était de notre temps quand il y avait encore des poissons.



Pourquoi un poisson dis « trophée » est-il parvenu a ce statut ? La chance lui a-t-il permis de passer au travers des pièges qu’on lui a tendu ou bien avait-il l’instinct d’éviter les zones à risques, les périodes dangereuses et d’identifier les éléments présageant le pire pour lui ? Qui n’a pas vu ce fameux poisson suivre un de ses leurres comme par curiosité sans jamais l’attaquer ? Intelligence ? Pas selon moi mais je suis convaincu que certains poissons ont une certaine propension à se méfier de leur propre curiosité. Car si la réaction première d’un carnassier face à l’inconnu est l’attaque par opportunisme. A force de prélèvement par la pêche à la ligne, nous sélectionnons les sujets qui n’aurait pas ces réactions intuitives systématiques : ces poissons « méfiants » . Une génétique précieuse de même que celle qui permet au brochet de se remettre de blessure parfois impressionnante et aux sandres de disparaître aux dire des pêcheurs quand ils vivent sous leur nez. Relâcher un trophée c’est aussi lui donner la chance de transmettre les gènes qui lui ont permit d’atteindre cette age à d’autres générations.

Malgré mes a priori je me garderais donc de répondre catégoriquement. Ma conclusion reprendra la sempiternelle maxime : « Dans le doute abstiens-toi »… de priver le milieu de ses poissons d’exception.

sources: http://www.naturellement-peche.info/meditations-sur-la-peche/no-kill-et-consequences

http://www.moucheur.com/mortaliten.html

un lien aussi très intéressant !!   

bon a retenir !!

La pêche aux leurres artificiels permet un taux de survie de près de 95%, sans différences significatives entre les types de leurres.

Les mouches artificielles procurent des taux de mortalité très légèrement inférieurs à ceux des autres leurres, sans que la différence soit réellement significative (4% contre 6% en moyenne).

Manipuler et photographier un poisson

Garder le poisson dans l’eau le plus possible et éviter l’exposition à l’air
Ne jamais mettre les doigts dans les branchies ou dans les yeux
Ne pas tenir de très gros poissons seulement par la mâchoire pour ne pas endommager les vertèbres ou la gueule
Tenir les gros poissons à l’horizontale en en supportant le ventre pour éviter les dommages aux organes internes
Se mouiller les mains avant la manipulation ou utiliser des gants de tissu mouillés
S’assurer que la caméra est prête avant la manipulation du poisson pour minimiser l’exposition à l’air
Si possible, prendre la photo du poisson alors qu’il demeure dans l’eau

mais le nokill absolu, comme le dit aussi Pêcheur Pro n'est pas forcément le top... Moins de productivité, donc moins de poisson, et souvent moins de biomasse! Il est souvent utile de garder quelques gros.

Merci pour les infos !

moi je suis plus pour reprendre un gros brochet qu'un plus petit;un brochet d'1m30-1m40 c'est un beau trophée pour ceux qui le prennent mais c'est aussi un plus gros mangeur,de plus à cette taille je ne sais pas si il sait encore se reproduire....

ça dépend! parfois, pour permettre au poisson de pousser, il pourrait être bon de prélever des petits... ça dépend de la richesse en zones de frayères et de grossissement. Dans un étang, parfois, passé trois ans, les populations de blancs disparaissent presque à cause de la prédation... Dans ce cas, relâcher va à l'encontre d'une amélioration de la pêche.

ben avec ce qu'on connait comme prédation avec le cormoran je pense que la prédation se fait sans problème,il suffit de voir que vous pêcheur de carnassier devez chercher après des bancs de blanc.... donc je reste à penser que c'est mieux de prendre les gros...

Certain gros sujet arrive encore à se reproduire mais peut comparer au sujet plus jeune.
Le risque c'est d'avoir une population tellement vieille qu'elle ne puisse plus se reproduire, on peut l'observer dans certain étang avec les carpes, les brochets ou silure.
Moi je pense que c'est bien d'avoir des poissons trophée mais il faut en prélever un parti 1/2 ou 1/3 peut-être.

Même avec les black Bass!

Non pas les black bass

j'ai vu le black disparaître de gravières privées... A la fin seuls quelques gros régnaient, plus aucune repro...

pourquoi pas le black-bass? moi je reste sur la même idée pour quelque soit le carnassier...enfin je dois dire qu'en belgique il n'y a guerre de black bass....
une question sur le black bass svp;quel est son comportement général quand on le ferre,a-t-il tendance à prendre le large?a-t-il tendance à voyager du fond vers +-1m de la surface?etc...

Je doit dire que je ne connais pas de pêcheur pro qui en pêche donc je n'ai pas trop d'avis.

Il y a un autre problème pour le black dans les secteurs où ils sont pêchés à la ligne... tous les mâles peuvent se faire prendre sur les nids et gardés, et il ne reste alors que des femelles... On se retrouve alors dans la même situation, avec que des individus âgés et plus de repro.