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 Un moucheur dans la brume

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raph69
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raph69


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MessageSujet: Un moucheur dans la brume   Un moucheur dans la brume Icon_minitimeVen 30 Mai 2014 - 15:10

http://www.peches-sportives.com

Un moucheur dans la brume Ludo-b10

Comment pêcher à la mouche lorsqu’on est malvoyant ? Cela peut paraître en effet impossible de manipuler de fins nylons, d’accrocher sa mouche, de percevoir les gobages et de réussir à tromper la méfiance des truites. Ludovic Delacour est un homme de défi, toujours motivé lorsqu’il s’agit de dépasser ses limites. Portrait d’un pêcheur dont le talent ne se mesure pas qu’à la longueur des truites qu’il prend.


Par Philippe Boisson


Ludovic Delacour est atteint d’une maladie congénitale qui a touché sa vue, réduite à 2/10ème sans vision binoculaire. Âgé de 37 ans aujourd’hui, Ludovic a construit sa vie autour de son handicap. Sa vie professionnelle bien sûr, mais aussi familiale et même celle de ses loisirs. Lorsqu’il était enfant, l’Éducation Nationale avait prévu des classes communes pour les malvoyants et les déficients mentaux et il lui fallut attendre d’être en CM1 pour suivre enfin le cycle normal. Bac avec mention en poche, il est aujourd’hui cadre B de l’Etat Major des Armées. Son rêve aurait été de devenir ingénieur motoriste, car il a toujours été passionné de sport automobile, mais sa déficience visuelle lui interdit de conduire ou même d’être co-pilote. Son goût pour la pêche remonte à l’enfance, dans les environs de Grenoble, sur les bords de la Romanche où il pratiquait la pêche au toc avec son père. Ludovic tient la ténacité qui l’anime dans tout ce qu’il fait, de l’attitude de son père qui l’a toujours poussé à s’adapter à son handicap et à trouver des solutions à chacun des problèmes qu’il rencontrait.
Ludovic m’a donné rendez-vous au bord d’une de ses rivières favorites. Son "Paradis" comme il dit. Les truites montent volontiers en surface au printemps sur ce petit cours d’eau peu large qui favorise la pêche à courte distance, mais qui en revanche demande une bonne perception de l’environnement lors des lancers car les arbres sont partout. Il faut un peu de temps pour comprendre comment la pêche à la mouche peut être pratiquée par un malvoyant. Chaque lancer, chaque geste, demandent en effet beaucoup de concentration, d’effort et d’abnégation. “Dans 90 % des situations, je ne vois pas ma mouche sur l’eau. Je me sers de la soie comme repère et ensuite j’observe une zone assez large sur laquelle j’espère déceler un gobage dans le périmètre présumé où dérive ma mouche” explique Ludovic. Tout est complexe pour lui et surtout la manipulation des fins nylons lorsqu’il faut refaire son bas de ligne. “J’utilise surtout les contrastes pour m’aider à faire les noeuds et une soie claire qui, posée sur l’eau, se détache des autres couleurs. En théorie, ma vue ne compte que 2/10ème, mais depuis ma naissance, mon cerveau cherche en permanence à interpréter les choses sous forme de repère/mémoire,comme par exemple les associations forme/silhouette. C’est surtout durant les toutes premières années de son développement que le cerveau s’adapte petit à petit en compensant”.
Tout comme les autres sens de perception des choses qui chez lui sont décuplées. “Tu as entendu le gobage en aval de nous ? ” me dit-t-il. “Non, mais je te crois sur parole ! ”. Nous marchons sur un sentier improbable jonché de rochers et de racines lisses. Je glisse à deux reprise, lève les yeux, Ludo à pris trente mètres d’avance sur moi en une ou deux minutes… Au début des années 2000, Ludovic pêchait exclusivement la basse rivière d’Ain dans les environs de Priay. Pour un pêcheur à la mouche sèche, cette rivière est assez aléatoire et présente globalement peu d’opportunités.
Depuis quelques saisons, les cours d’eau de montagne ont sa faveur car les gobages sont infiniment plus nombreux, même si les truites y sont beaucoup plus petites. “Je me fiche de la taille des truites que je prends. Si l’endroit est sympathique et qu’il y a de l’activité en surface, cela suffit grandement à mon bonheur. J’ai du mal à comprendre les pêcheurs qui font la gueule parce qu’ils n’ont pas vu une truite de 60 cm de la journée. Ils ne sont pas conscients de la chance qu’ils ont d’être en pleine possession de leurs moyens, au point qu’ils n’apprécient plus le simple fait d’être dans un bel endroit avec des amis.” Au cours de cette journée passée ensemble, Ludovic prendra quatre truites, de tailles modestes, mais très honorables pour cette rivière. Je lui ai donné quelques “combines” qui lui simplifieront les choses, tout comme Marcel Formica (l’acteur du DVD de ce magazine) qui l’a incité à utiliser des mouches parachute au toupet blanc et au hackle roux. Ludovic distingue en effet bien mieux les choses contrastées que celles aux couleurs unies, et avec son aile en queue de veau blanche, cette mouche est par conséquent bien plus visible pour lui.
La pêche à la mouche a changé sa vie. Après plusieurs dépressions, Ludo a trouvé l’activité qui lui convient. Comme à son habitude il n’a pas choisi quelque chose de facile et, depuis peu, il s’est mis au montage des mouches, aidé par ses amis pêcheurs. Autre défi, son blog, “Un moucheur dans la brume”, vise à donner l’espoir à d’autres personnes qui souffrent d’un handicap, de pouvoir se passionner pour une activité d’ordinaire réservée aux “valides”. Ludovic en profite aussi pour faire partager sa passion pour la pêche à son fils Thomas, âgé de 6 ans et qui a n’en pas douter est à très bonne école de la pêche et de la vie.


Le blog de Ludovic Delacour :
www.unmoucheurdanslabrume.com
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