http://moanaflies.free.frCertaines espèces au comportement grégaire marqué, telles que la perche et le sandre en eau douce ou le maquereau et la carangue en mer, développent des réflexes de compétition alimentaire entre individus et sont donc susceptibles d'être piégés par le biais de la pêche avec des trains de mouche multiples.
L'agressivité fulgurante dont peuvent faire preuve ces poissons est étonnante mais ne suffit parfois pas à réaliser des pêches que l'on pourrait penser faciles. En se disputant votre leurre, il n'est pas rare que des perches nombreuses se retrouvent apeurées dans vos bottes avant de filer toutes épines dehors sans qu'aucune ne soit pourtant parvenue à se saisir de votre artificielle. Ce cas au combien fréquent et frustrant pour le pêcheur peut bien souvent être solutionné par la pêche avec un train de leurres.
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LES TRAINS DE LEURRES
AVANTAGES DES TRAINS DE LEURRES La pêche avec des trains de mouches peut être un atout majeur pour réaliser des belles pêches et des captures nombreuses lorsque les conditions s'y prêtent. L'exemple des poissons grégaires cité ci-dessus n'en est qu'un parmi une multitude d'autres. En effet, vous pouvez employer un bas de ligne comportant deux mouches sèches lorsque vous rencontrez des difficultés à trouver la proie du moment des poissons gobeurs (cette pratique est d'ailleurs d'une efficacité surprenante et je pense ne pas trop m'avancer en affirmant que cela est sans doute dû au fait que, par sa présence, la sauteuse permet d'améliorer la présentation de la mouche de pointe en faisant tampon sur les variations de dérive de votre bas de ligne…). La possibilité de faire des captures multiples (les triplés sont extrêmement rares mais les doublés restent relativement fréquents) est en soi une motivation suffisante pour compenser les inconvénients de l'emploi du train de mouches pour quiconque a déjà eut la chance de piquer deux blacks bass ou deux truites simultanément sur sa ligne … Vous pouvez également trouver utilité à l'emploi d'un train pour pêcher deux couches d'eau simultanément et surprendre le poisson à la hauteur où il sélectionne ses proies en ayant, par exemple, une nymphe à l'aplomb d'une sèche. La sauteuse d'un train de deux mouches peut aussi servir d'indicateur de touches même si cette pratique n'est pas très bien perçue par certains moucheurs qui lui reproche un manque de noblesse (dont ils savent faire preuve lorsqu'ils pratiquent le no-kill, en nymphe à vue bien sûr, sur des ombres en période de frai…).
La pratique de la pêche avec un train de mouche permet en outre, et ce n'est pas son plus petit avantage, de prospecter des aires importantes en rivière notamment. C'est le cas lorsque l'on pêche en mouche noyée, technique où l'emploi de train de leurres est totalement passée dans les us au point d'en être pour certains indissociable.
Les utilisations d'un train de mouches sont donc très variables et nombreuses mais elles ne doivent pas vous faire oublier par leur efficacité le fait que cette pêche nécessite une préparation importante et rigoureuse sous peine d'énervement rapide et parfois irrémédiable à l'évocation de cette technique. PERRUQUES ET COLERES Sans même parler des difficultés de confection, de stockage et d'entretien inhérentes à l'emploi de ligne comportant des leurres multiples, il apparaît évident que lorsque l'on choisi de pêcher avec ce type d'équipement il faut savoir ce que l'on fait. L'emploi de train de mouches est à proscrire pour tout pêcheur qui n'a pas la patience de défaire des nœuds car il en fera à coups sûr ; pouvant simplement intervenir sur la fréquence de ces derniers. Il est à déconseiller aux personnes qui ne maîtrisent pas correctement leur lancer ou leur matériel. Il est à éviter absolument dans les zones encombrées, que se soit sur les berges ou dans l'eau. Pêcher avec un train de mouches dans ces conditions, à plus forte raison avec trois mouches, devient une discipline proche du masochisme dont nous ne traiterons pas dans ces lignes, étant personnellement plutôt enclin à des pratiques de pêche plaisantes et agréables. Les risques de blessures, de casses, d'accrochages et de nœuds sont grandement accentués dans cette pêche et doivent être sérieusement pris en compte avant d'abouter à sa soie le bas de ligne d'un train de leurres. Il est primordial de penser aux risques encourus lors de l'échouage du poisson et plus encore si l'on a recours à l'emploi d'une épuisette… Lorsque je pêche avec des trains de mouches, je décroche systématiquement le poisson directement dans l'eau car les leurres ont la fâcheuse tendance de se piquer dans le filet d'épuisette et pire encore, dans les mains du pêcheurs ébahi devant sa capture (qui aura alors tôt fait de s'échapper). Une fois encore les hameçons sans ardillons sont très fortement conseillés pour éviter des blessures plus sérieuses que de simples piqûres. CONFECTION D'UN TRAIN DE LEURRES La réalisation d'un montage fiable pour la pêche avec plusieurs mouches artificielles requiert une maîtrise certaine et beaucoup de sérieux dans la confection de vos nœuds. Après avoir essayé tous les nœuds de potence possibles et imaginables, je suis parvenu à la conclusion suivante : aucune potence ne permet de conserver une résistance à la traction convenable et elles obligent donc à un surdimensionnement du diamètre de nylon. Les potences sont de plus un élément favorisant les perruques et elles se vrillent systématiquement autour du brin principal. Les mouches sont donc attachées directement les unes aux autres sur l'hameçon de la mouche précédente. J'ai refusé d'utiliser ce type de montage pendant plusieurs années persuadé qu'il me vaudrait de nombreux ratés mais force est de constater qu'il n'en est rien bien au contraire. Les mouches étant alignées les unes derrières les autres, le ferrage se fait en tension sans mou à résorber et les touches sont rarement vaines. Cette solution est la seule véritablement fiable. Les casses sont rares et elles deviennent quasiment nulles si l'on prend soin de vérifier fréquemment l'état des nœuds et des brins de nylon. La longueur de nylon comprise entre deux mouches et fonction de ce que vous voulez en faire : § En pêchant avec une nymphe et une sèche, la longueur est d'environ une fois et demi la profondeur à laquelle doit dériver votre nymphe (plus s'il y a beaucoup de courant ou si votre nymphe est peu lestée) ; § En pêchant avec deux streamers, il faut compter 50cm minimum entre les deux mouches par eaux troubles et plus d'un mètre dans des eaux très claires et sur des poissons sélectifs ; § En pêchant avec deux mouches sèches, il faut compter au moins 80cm entre les deux artificielles ; § En pêchant en noyée, il faut compter environ 80cm entre chaque paire de mouches pour la pêche en rivière et reprendre les mêmes longueurs que pour les pêches aux trains de streamers en réservoir. Chaque nœud doit être serré solidement après avoir été lubrifié. Si vous êtes vraiment perfectionniste, lubrifiez vos nœuds avec du produit vaisselle avant de serrer.
LE LANCER AVEC UN TRAIN DE LEURRES
Le lancer avec un amas de sources potentielles de nœuds tel devient rapidement un exercice de style si l'on ne respecte pas quelques règles simples. Il est important avant tout de ne pas se presser lors du lancer et de bien laisser la soie se développer en avant comme en arrière pour ne pas serrer la boucle sur les mouches. La fréquence des faux lancers est à réduire au maximum pour éviter ce problème. Le nombre de faux lancer doit être également limité à son minimum. Deux ou trois faux lancers pour atteindre la distance nécessaire sont plus que suffisants. Pensez également à coucher votre canne vers l'horizontale (l'angle formé doit être de 50º avec la verticale) pour éviter que lors de l'impulsion vers l'avant votre ligne ne croise sur sa trajectoire votre fouet ou votre personne… L'utilisation de la double traction est souvent un avantage sérieux pour tirer à l'aide d'une soie légère cet attirail relativement encombrant jusqu'au poisson que vous recherchez.
L'ANIMATION D'UN TRAIN DE LEURRES
Toute la magie de la pêche avec un train de mouches débute ici. Le train de mouche vous ouvre les portes d'animations variées que l'on ne peut pas toujours reproduire avec une seule mouche. L'animation doit être, quelle que soit la vitesse de récupération que vous imposez au train de leurre, la plus saccadée possible. En effet, une animation manquant d'énergie ne mettra en nage attractive que la sauteuse, les autres se contentant de suivre avec un rythme plus ou moins variable cette mouche. Vous devez impérativement ménager des temps de repos marqués et des tirées sèches de longueurs variables. Ceci est primordial pour que tous les leurres du train nagent de concert et prennent vie et pour que le bas de ligne se tendent de la pointe à la base.
La capture des perches qui suivent sans pour autant se saisir de vos leurres peut être assurée en animant de manière saccadée et rapide jusqu'à deux ou trois mètres du bord avec un train de trois toutes petites mouches leurres lestées en tête. A ce moment là, stoppez brutalement votre récupération et vous verrez les perches se rapprocher de vos mouches entraînées par leur élan et les prendre en gueule plus par réflexe que par envie. Ferrez immédiatement et en douceur malgré l'excitation qui ne manquera pas de vous causer des casses malencontreuses, car les poissons sont alors très proches de vous. Cette approche est redoutable pour prendre ce poisson à l'agressivité rare mais qui peut devenir difficile à capturer lorsqu'il suit la mouche sans l'attaquer immédiatement.
LE COMBAT
Lors du combat avec un poisson capturé sur un train de mouches la seule difficulté consiste à éviter que le poisson n'accroche les leurres libres dans d'éventuels obstacles puis, que ces même leurres ne vous blessent lors de l'échouage du poisson. Si vous avez la chance de vous trouver face à des captures multiples, les embûches sont nombreuses. Les poissons tirent en force et peuvent facilement se caver dans les obstacles à leur portée de manière irrémédiable. Le contrôle de vos prises est dans ce cas réellement aléatoire car si les poissons se contrent souvent l'un l'autre, lorsqu'ils tirent de concert dans une même direction, il est souvent impossible de les arrêter ni même de les ralentir. L'épuisage est tout aussi délicat car les instants de mous sont nombreux lorsque vous décrochez un poisson et que l'autre reste libre de ses mouvements. Les blessures par l'hameçon que vous décrochez du premier poisson sont fréquentes et nécessitent de nombreuses précautions. Est-il nécessaire de rappeler l'avantage que représentent les ardillons écrasés… Pour faire au mieux, il vous faut essayer d'échouer vos prises directement sur la berge, sur une zone dégagée. Attrapez alors le fil entre les deux prises tout en maintenant la tension sur votre canne. Les poissons ne peuvent pas se décrocher dans ce contexte et vous pouvez tranquillement aborder le décrochage du poisson de pointe. Celui de sauteuse doit patienter (dans l'eau !) en étant maintenu par votre canne. Vous pouvez relâcher le premier et vous occuper ensuite du second en limitant de manière importante tous les risques liés aux prises multiples. Ce cas d'école où l'on échoue le poisson n'est hélas pas fréquent voire irréalisable lorsque l'on pêche en barque ou en float tube. La façon de procéder alors est la même en ce qui concerne le protocole de décrochage mais les pertes et sacs de nœuds sont nettement plus nombreux du fait de la difficulté de brider vos deux ou trois poissons simultanément.
Sujet: TECHNIQUES DE PECHE - LA PECHE A PLUSIEURS MOUCHES 
Dim 15 Juin 2014 - 17:26
