Les gelées successives de la semaine laissent présager une pêche difficile... En arrivant au bord de l'eau, je ne vois pas la moindre activité, ce qui laisse penser que le poisson c'est déplacé. Après quelques passages, et une discussion avec un riverain, j'apprends que les cormorans s'y sont donnés à cour joie durant le début de la semaine... Pas la peine d'insister sur le secteur...
J'arrive sur une autre zones de saison... Et là, déjà, j'ai le sentiment que je ne ferais rien. Au loin, je vois près de 200cormorans qui, sur toute la largeur de la rivière, pour le poisson dans le sens opposé à là où je suis. Ca veut dire que là où je commence, ils sont passés il y a quelques dizaines de minutes...
Sachant que les zones de rassemblement sont devenues bien rares depuis qu'il y a ces oiseaux exterminateurs, j'insiste quand même. Ce qui se passe est très moche... Ils poussent les poissons, et les font remonter en surface. Les plus petits sont alors mangés par les mouettes qui profitent du festin, certains moyens sont mangés par le cormorans, et le reste... fini par dévaler le courant... mort ou agonisant. Je vois ainsi des dizaines de poissons morts passer à coté du bateau, et me dis que ce ne sont que ceux qui flottent...
Il n'y a qu'à les ramasser à l'épuisette...
En fin de matinée, le bancs qui fut dispersé se rassemble à nouveau et ne tient que sous un bateau amarré d'une douzaine de mètres... Alors qu'il y a quelques semaines, il faisait bien 30m de large sur plus de 200m! J'insiste un peu, mais sans conviction, le banc sous pression est devenu trop mobile pour fixer des carnassiers... J'harponne accidentellement une brèmette.
La difficulté dans ces conditions est que le carnassier est réparti, et le froid les rend inactifs. Le fait qu'il soit réparti fait qu'il faut couvrir un maximum de terrain, le fait qu'il fasse froid est qu'il ne faut pas aller vite, antinomie qui empêche forcément de coller à un des critères, pourtant les deux sont important. Il faut aussi compter qu'à cette saison, les journées sont courtes, et donc moins favorables quand il faut couvrir du terrain... Et je ne peux pas faire abstraction de la lenteur. Dans ces conditions, le facteur le plus important qui détermine s'il y a prise ou pas... c'est la chance.
... et je n'ai pas eu de chance