Les conditions ne sont pas forcément meilleures que la fois passée. Le froid durable a certainement accru la densité de cormorans en gelant certains plans d'eau à l'est. La température de l'eau est passée sous les 5°c entrainant une baisse d'activité.
Je choisis de trouver rapidement la concentration de blancs de la semaine passée, s'il en reste... Afin de voir si en étant là avant les cormorans, j'aurai plus de chance sans ce dérangement. Il n'en a rien été, pas la moindre touche. Par contre, un cormoran est remonté à 10m du bateau en avalant un beau gardon... et dans les secondes qui ont suivi, trois autres poissons sont remontés tétanisés, comme s'ils avaient eu une attaque! Je commence à comprendre pourquoi suite à la chasse de la semaine dernière, plein de poissons morts dévalaient, parfois ne portant pas de blessure mortelle. Je n'ai jamais vu relater ce phénomène dans des publications scientifiques, mais comme ces poissons sont morts, ils ne sont pas consommés par les cormorans. Donc, si le cormoran mange 500g à 1kilo par jour, qu'il en tue autant des suites de leurs blessures, et autant par crise cardiaque... il ne reste plus grand chose. Mais avec autant de poissons morts et mourant, je gagne à aller pêcher dans les secteurs où il n'y a pas de poisson!
Et oui, sur le seul secteur où il y a un rassemblement de blancs, les carnassiers sont gavés, et, à mon avis, sandre et silure ont bien assez à manger avec les poissons morts laissés au fond par les cormorans. Et les brocs on de quoi faire avec les poissons agonisant... En allant dans les coins désertés, ils auront faim, et malgré la température, il agiront de plus loin et plus vite pour saisir une proie... ce qui peut permettre de pêcher plus vite... Il fallait bien redéfinir une stratégie après une matinée sans touche.
Je commence rapidement à me prendre les premières touches... mais à cette saison, rater une touche, ça peut être rater sa pêche, tant les poissons sont souvent peu actifs dans une eau si froide! Donc sur ces trois touches, la première est inferrable, la seconde est férrée, je prends contact et ça se décroche presqu'immédiatement, avec la queue du leurre coupée. Le troisième, je le pique, le ramène au bateau mais se décroche avant même que je puisse prendre l'épuisette. Là je me dis que j'ai raté ma chance de débredouiller...
Je retourne dans les zones de courant, où, avec surprise, il fait 0,5°C de plus. Je finis par prendre une châtaigne et me retrouver avec un poisson certes modeste mais nerveux. Mais ça se bat différemment. Surprise!
Un chevesne de 50cm bien gras! Bon, c'est quand même du débredouillage!
Toujours dans les zones de courant, à la profondeur du chenal de navigation, je touche un autre poisson... Un peu plus gros...
Un brochet de 64cm!
Le brouillard commence à tomber fort, et à devoir pêcher dans le chenal, ça risquerait d'être dangereux de continuer, je rentre donc avant qu'il ne soit trop dense.