Petite sortie de mise en bouche... car le lendemain je travail. Les conditions sont difficiles. Le vent souffle fort au point que le bateau ne peut pas descendre le courant sans moteur, et qu'en remontant le courant, il pousse trop vite pour bien prospecter les bordures. L'autre difficulté est une pêche d'ouverture avec une eau si froide. Je crois que c'est la première fois que je fais une ouverture avec une eau à 13°C... et avant l'ouverture était un peu plus tôt. Les sandres, même si leur pop est trop faible sur le secteur pour miser dessus, est certainement encore sur les frayères. Les brocs et silures sont un peu léthargiques. Les débuts de saison sont souvent difficiles... mais là...
Et puis, il y a ces troupeaux de pêcheurs... Il y en a plein partout!!!! ce n'est plus un secteur de pêche! c'est une annexe de l'enseignement supérieur destinée à former l'élite des carnassiers Seine et Marnais dans le domaine de la leurrologie (la science du leurre) avec des UE comme "savoir empêcher au pêcheur d'établir un pattern" ou sur "comment goutter un leurre de la pointe du bec sans se faire piquer" et surtout "comment se décrocher, ouvrir une agrafe ou couper le fil". D'ailleurs, sur ce dernier point, je crois bien qu'Olivier a du croiser un jour un silure à Villerest qui a été formé chez moi.
Cela dit, comme je ne me suis pas déplacé et levé à 4h00 pour préparer et charger le matériel pour rien... j'insiste.
Sur le premier spot, je ne vois presque pas de poisson au sondeur. Il me faut au moins une heure pour toucher le premier poisson... un petit. J'en vois un autre petit se faire sur la masse des autres pêcheurs pendant que je suis un semblant de pattern. Je loupe une touche quand deux heures après, je vois un autre pêcheur faire un sifflet... C'est pas forcément une question de pattern. Le poisson est trop dispersé et trop inactif... et plus le temps passe, plus il sera stressé, sur un secteur qu'il faut savoir peigner vite pour couvrir rapidement le plus de surface.
Je décide d'envoyer un coup de thermique et de chercher ailleurs. Rapidement, je constate qu'il n'y a pas de poisson dans le chenal, Alors qu'à cette saison, habituellement, c'est là qu'on fait les plus belles pêches! Je tente donc les bordures. Sur un lancé au ras du bord sous les arbres, dans moins d'1m, je prend un toc à la descente. Je ferre, c'est pas bien gros, ça vient de suite. Arrivé au bateau, ça devient plus lourd, beaucoup plus lourd, et comme une grosse masse, ça regagne le fond sans le moindre coup de queue ou de tête... Quelque chose me dit que ça va être plus difficile que je le pensais. Au moins, au premier mai, les péniches ne naviguent pas, je peux rester dans le chenal
Le poisson finit par dégazer, puis remonter par moment en surface... vient alors mon autre adversaire... le vent! Quand le poisson remonte, sans contrôle au moteur électrique, je le traine en surface. Quand je contrôle la dérive, il a peur du moteur et replonge... Impossible de le sortir à la main car, le temps que je me baisse, le bateau dérive trop... et le silure est de suite hors de portée. L'épuisette me sauve... au bout de 5 ou 6 essais, j'arrive à placer l'épuisette devant le nez du bestiau au moment où il replonge.
Il n'est pas si gros... mais la patate! Il faut bien une canne de 21g de puissance pour sortir ça!
1m75... ça commence bien pour l'année!
La suite est aussi difficile, avec quelques touches de la pointe du bec... donc ratées, ou plus sournoisement... décrochées. Seul un autre petit bec monte...
J'abrège ma journée là dessus en espérant que les eaux se réchauffent vite...