http://archives.seine-et-marne.fr/ Pêcher ? Quel est le sens de ce mot ?
Le mot français vient du latin piscare
Selon le Robert, il signifie capturer ou tenter de capturer du poisson.
C’est avant tout un art, un ensemble de méthodes et de techniques, alliés à une bonne capacité d’observation, mis en œuvre pour capturer des poiss
ons au sein de leur élément naturel.
La présence des poissons a précédé celle des humains, aussi bien dans les océans que dans les eaux douces. Quelques-uns des fossiles parmi les plus connus de l’ichtyofaune ont été trouvés au cœur des falaises du parc national de Miguasha, en Gaspésie (Québec). Certains d’entre eux remontent à près de 400 millions d’années.
Dans nos régions européennes, la plupart des espèces
de poissons que nous connaissons
aujourd’hui semblent apparaître entre 4 et 1,5 mill
ions d’années avant notre ère.
Les peuplements piscicoles des eaux douces ont évolué en fonction des transformations continentales, géologiques et climatiques de l’ère
quaternaire.
La phase de glaciation du quaternaire, entraînant u n abaissement du niveau marin, provoque la dispersion des espèces d’eau froide, telles que
les salmonidés, le chabot ou la lote de rivière ainsi que la faune piscicole
sibérienne (cyprins).
Le réchauffement climatique progressif qui suivra cette phase glaciaire modifiera à nouveau les peuplements. Ceux-ci correspondront à la
zonation scientifique de Huet
Les premiers pêcheurs sous la Préhistoire
L’être humain, comme tout être vivant, a besoin de se nourrir pour subsister et emmagasiner l’énergie indispensable à la vie : protéines animal
es ou végétales, hydrates de carbone, sucres, féculents...
Avant de se sédentariser, en particulier sur l’ensemble de l’arc méditerranéen et de l’Europe, en devenant cultivateur et éleveur, l’homme préhist orique fut avant tout un cueilleur, chasseur et pêcheur.
C’est au cours de ces longs millénaires que nos ancêtres ont dû apprendre à concevoir, fabriquer et utiliser les outils destinés à tuer ou capturer les gibiers et poissons permettant de nourrir le groupe familial.
Les premières techniques de pêche
Très probablement, les premiers pêcheurs tentaient d’attraper le poisson à la main dans des rivières peu profondes, dans les trous d’eau en période d’étiage ou encore en édifiant de petits barrages de pierre pour assécher une zone précise d’un cours d’eau.
Ces méthodes empiriques se révélaient difficiles et longues à mettre en œuvre, tout en étant généralement peu efficaces. Le poisson s’enfuyait
facilement. Il fallait donc contourner ces difficultés pour gagner en efficacité et mieux observer les comportements des différentes espèces de poisson pour réussir.
De nouvelles techniques de pêche
Des pratiques calquées sur la chasse : épieu, lance ou javelot, arc, foëne
Des méthodes de capture à l’aide de pièges divers d estinés à emprisonner les poissons lors de leurs déplacements à proximité de leur habitat (filets, nasses).
L’invention de l’hameçon et de la ligne destinés à capturer le poisson en lui
présentant un appât sous la forme de l’une de ses nourritures habituelles.
Les instruments de pêche de l’homme préhistorique
Les outils et divers instruments de pêche imaginés par l’homme ont suivi la lente évolution du savoir-faire de l’ homo habilis et leur datation n’est pas toujours évidente... Instrument de pêche en forme de trident ou de fourche à dents pointues que l’on lance sur les poissons passant à fleur d’eau.
L’apparition de la canne à pêche et autres équipements
Il est difficile de dater l’apparition de la canne à pêche, très postérieure à celle de l’hameçon qui était davantage utilisé en terminaison de formes de pièges (ligne de fond...).
On en trouve des représentations graphiques en Norvège à Kville (âge du bronze) et sur des peintures murales égyptiennes. La pêche en tant que sport de loisirs est apparue dans l’Egypte antique et l’Empire romain.
Selon Plutarque (IIe s.) les Grecs utilisaient des cannes en roseau d’environ 2 m, d’une seule pièce, auxquelles «était fixée une ligne en crins de cheval finement tressés, d’une longueur égale à celle de la canne».
Elien, écrivain latin du IIIe s. décrit dans son ouvrage «l’histoire
naturelle d’Elien», la première observation connue de la pêche à la mouche, pratiquée par un Macédonien près de Thessalonique.
Il donne une description très précise de la mouche artificielle : «on enroule de la laine rouge autour de l’hameçon, et on fixe deux plumes de coul eur citrine que l’on trouve sous le jabot d’un coq». La ligne était faite de lin et se terminait en crin de cheval.