Les conditions climatiques sont stables, avec une hausse de température, la sortie devrait mieux se passer, si je ne me débrouille pas trop mal.
Le premier secteur que je prospecte est habituel, et je constate un peu d'échos à fond. Les blancs commencent un peu à descendre, sans réellement créer de rassemblements. je fais donc de la bordure. Je touche un poisson pas vilain qui se décroche. Visiblement, aujourd'hui encore, ils préfèrent du 16cm... mais n'engament pas. Finalement, ça va être un peu plus compliqué que prévu...
Je tente un peu l'autre berge qui est exposée au soleil, car je vois un peu d'activité de blancs. Je touche le premier poisson de la journée, à ras le bec.
Je décide d'attaquer ensuite par le bas du bief, les hauts de biefs ne m'aillant pas réussi dans la matinée ces derniers temps. Je loupe encore un brochet en verticale sur une zone qui me paraît un peu favorable et j'en touche un sifflet.
Rien d'autre de bien concluant ne se passe, je décide donc d'attaquer la berge ensoleillée. A peine 20m après avoir commencé, je prends une belle touche bien sèche. Je ferre et c'est pendu... rapidement, je perçois que c'est du lourd, bien plus lourd que d'habitude... je le suis dans le chenal, où pendant un temps qui me paraît être une éternité, il me promène sans que je ne sente de coup de tête, juste une ondulation lente et régulière... mais surtout une grosse lourdeur. J'arrive au terme d'un long combat à le monter à la surface... oui, il est gros le bébé, piqué ras le museau par le triple chance. Deux pointes dedans; une qui ressort... faut pas que je me rate pour le mettre dans l'épuisette, car hors de question d'essayer à la main avec ces hameçons qui dépassent! Durant les 5-6 premiers essais, à chaque coup que je saisis l'épuisette, il ressonde et je suis obligé de la reposer. Puis enfin, j'arrive à le tenir à distante constante de fil. Au bout de 5-6 nouveau essais, j'arrive à bien lui présenter l'épuisette... et là, le drame!
J'aime bien faire durer le plaisir dans ma narration
Pour faire entrer le silure dans l'épuisette, je doit faire glisser la tête au fond. Généralement, je mets la tête au dessus de l'épuisette, à ras d'un de ses cotés, puis je donne du mou et donne éventuellement un petit coup de canne sur la queue. Ce dernier ressonde directement dans le filet et s'y enroule mieux qu'en cherchant à l'y faire entrer de force, car là, il est parfois tenté de faire marche arrière.
Donc, après ces petites explications, le silure arrive au dessus de l'épuisette, je lui donne le petit coup de canne, il va pour sonder dedans... mais la branche libre du triple se prend dans le filet! Je me retrouve donc dans une situation assez problématique. D'autant qu'il est encore trop en forme pour le prendre à la main! Et s'il tire trop fort sur l'épuisette, il risque non pas de décrocher le triple de l'épuisette, mais du silure!
Et là le miracle se produit! La branche du ST 36 casse! La première fois de ma vie que je suis heureux que ça arrive! Je retente ma chance, il rentre sans encombre dans l'épuisette. Ouf! Il est trop lourd pour soulever le filet, bien 50kg... Je décroche donc le poisson dans l'épuisette, prend mes gants et hisse le poisson sur la berge.
1M88! à 3cm de ma propre taille... un jour j'y arriverai... sur mes petites cannes à brochet
Je retourne sur le secteur que j'avais quitté, et 50m plus loin, je touche un autre poisson, beaucoup plus rapide, un silure fou ou un très gros bec, je ne le saurais jamais, il se décroche. Un peu plus loin, le leurre est pris à l'affleuvissage (on dit bien amerrissage), je pense d'abord à un bec, pour le type de touche et l'endroit, mais au combat, le doute n'est plus permis, encore un petit silure d'1m.
Le restant de la matinée se passe avec pas mal de loupés de brocs, des queues de leurres coupées... J'insiste juste sur un secteur qui me rapportait beaucoup de grosses perches par le passé... mais les grosses perches ont vraiment disparu du bief...
Donc au bilan, journée pas facile à part le matin... Mais record personnel atteint!