http://www.labouillette.comPendant que vous passez tranquillement les fêtes chez vous a réfléchir a vos futures stratégies, sachez que la France est en train de se vider progressivement de ses plus beaux spécimens de carpes …
Parce que la lumière doit être faite sur ces pratiques, voici quelques pistes pour mieux comprendre.
Dénoncer et informer voila l’intérêt de l’article, alors même que la plupart des fédérations de pêche ne se doute même pas de l’existence de ces faits.
L’évolution de la pêche
Le monde de la pêche a fortement évolué dans les 2 précédentes décennies, notamment par l’apparition des nouvelles techniques, de nouveaux matériaux. La pratique maintenant quasi généralisée du no-kill, pratique qui autrefois aurait pu faire sourire …
Bref d’une pêche de prédation nous sommes passés à une autre forme : le poisson n’est plus seulement considéré comme un morceau de « viande » mais également et surtout comme un partenaire.
Ainsi des poissons comme les carpes arrivent a se faire reprendre plusieurs dizaine de fois dans leur vie, chose inconcevable il y a ne serait ce que 20 ans !
Les enjeux économiques
Dès lors de nombreuses marques apparaissent sur le marché, ainsi que de nombreux centres de pêche privés afin de satisfaire la demande toujours plus grande des pêcheurs …
La pêche et notamment celle de la carpe, brassent chaque année toujours plus de milliards … les enjeux sont énormes ! Quand on voit le prix qu’est prêt a dépensé pour sa passion (matériel et cartes de pêche) un carpiste moyen, il est vrai que tout cet argent a fait réfléchir plus d’un !
Les causes du mal
La difficulté extrême de la pêche en Angleterre a très certainement été un des facteurs déclanchant de ce trafic désormais européen. Beaucoup d’anglais sont près a tout pour prendre des carpes, tant la pression de pêche est énorme. Quand on sait la difficulté de prendre une carpe anglaise de souche, on peut se poser bien des questions.
Certes les transferts de poissons existent depuis des siècles : qui n’a pas introduit un ou 2 brochets dans son étang, une carpe de 10 kg prise dans la rivière du coin … sauf que le rapport n’est plus du tout le même ! On parle désormais en tonnes, les moyens ne sont pas les mêmes ! Hélicoptères, camions spéciaux munis de grands bacs, bouteilles d’oxygène (bref du matériel de pro.), complicité … ce ne sont pas de simples transferts mais de véritables trafics profitables, organisés et très bien rodés…
Les faits
De nombreux faits sont connus mais passent sous silence … Pourquoi ? Parce que souvent les preuves sont difficiles à obtenir, et surtout parce que les médias carpe français sont trop dépendants de leurs sponsors (ou de leur annonceurs - rédacteurs comme vous voulez) financièrement parlant. Ajoutez à cela que bien souvent les trafics mettent en cause des noms connus : vous obtenez un cocktail explosif !
En gros on ne vous parlera jamais NOIR SUR BLANC de tous ces trafics pour de sombres raisons financières ! Seul le fric fait tourner ce petit monde ou les coups bas sont légions et les moyens de pression essentiellement financiers !
Notons également que les protagonistes en question sont parfois prêts à saisir la justice (ils l’ont déjà montrés en UK), et que sans transaction effective et prouvée, ils ont toutes les chances d’en sortir indemnes et … avec des dommages et intérêt !
Dans la jungle des trafics et transferts juteux, on trouve beaucoup d’anglais médiatisés, des carpistes français connus, des guides de pêche, des auteurs de revue, en plus des « stars » locales qui en font leur spécialité … Quelques firmes anglaises (productrices d’appâts) traînent beaucoup de casseroles … et font parlez beaucoup d’elles en ce moment …
Les flux du trafic
Les flux sont de 2 sortes : nationaux et internationaux.
Des club carpes pourris, en passant par des groupes de pêcheurs peu scrupuleux possédant un étang, des gérants de plans d’eaux privés aux allures de mafioso, voilà un tableau sommaire du trafic franco-français. Les poissons sont pris dans les eaux publiques françaises avant d’être transféré dans ces trous d’eaux privés. En on vous faits payer la pêche des poissons pris dans les eaux publiques donc appartenant a tout le monde … autant dire un abus de bien social !
Le trafic européen est vraiment inquiétant, car grandissant ; les pays d’origines sont principalement :
1/ La France
2/ l’Europe de l’Est
3/ La Belgique
Les pays d’arrivée sont en premier lieux l’Angleterre ou de très nombreux plans d’eaux sont REGULIEREMENT alevinés par des poissons français. Les Pays Bas et la Belgique complète le trio de tête.
Les « hot spot »
Des noms célèbres reviennent souvent :
- la Moselle
- la Meuse
- le Lac de Der
- Madine
Ce ne sont que les plus connus. De nombreux autres sont visités chaque année.
A qui profite le trafic ? Les tarifs
Les prix des carpes dépends de la variété, du poids de celle-ci … et cela peux allé jusqu'à 5000 FF pour une carpe de + de 20 kg ! Des mises à prix ont même été faites sur des carpes connues : la Koi de Moselle, ainsi qu’un gros poisson nageant près de Lyon !
Il faut quand même savoir que certains vivent de leur trafic (bien sur au « noir ») et pêche ainsi toute l’année.
Quand ce ne sont pas certaines firmes célèbres qui leur donnent le matériel pour aller pêcher !
Les conséquences
Les conséquences sont faciles à comprendre : ce flux PERMANENT de carpes entraînent une raréfaction des poissons trophées dans le public, dans un intérêt moindre pour ce dernier, quand pendant ce temps là, d’autres plans d’eaux privés prospèrent par le nombre croissant de clients …
A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire, voilà à quoi se résume la pêche des poissons volés …
Sans compter les problèmes parasitaires : l’Angleterre a vu quelques hécatombes ces dernières années, les parasites amenés avec les carpes volées ayant détruit des cheptels entiers de carpes britanniques … mais on ne va pas les pleurer …
Les moyens de contrôle
Impuissants en France (la douane, la gendarmerie et les gardes pêche) ils laissent le champ libre à tous ces trafiquants. Le transfert étant autorisé des plans d’eaux publics aux plans d’eaux privés si la pêche dans ces derniers demeure libre. Seule l’éthique carpiste l’interdit. En clair, sont prohibés le transfert public-privé dans un but lucratif et le transfert transfrontalier.
Aux frontières seuls les douanes et les services vétérinaires sont susceptibles de faire des contrôles. Mais là encore, avec l’Europe de Schengen, les contrôles sont devenus très rares.
Il a été estimé que 1 tonne et demi de carpes partait du domaine public et ce de manière hebdomadaire !!!
Les actions à entreprendre/Ce qu’il faudrait faire
Comme en Belgique, il faut interdire le transport des poissons vivants dans des récipients de plus de 12 L … ce qui laisse libre champ aux pêcheurs au vif et autre amateur de poissons tropicaux ou indigènes …
Mais cette loi, si elle paraissait ne serait suffisante : cela en dissuadera peut être quelque uns et encore si les sanctions sont plus lourdes que les profits … imaginons qu’un trafiquant paye l’amende avec le produit de sa pêche … en gardant la monnaie !!!...
Boycotter les produits des trafiquants, les plans d’eaux pourris, et rester très vigilant au bord de l’eau sont les seules actions que nous pouvons pour le moment faire, en attendant mieux …
Garder l’œil sur les poissons pris et photographiés dans le privé, parfois de simples comparaisons photographiques suffisent à prouver le délit.