En arrivant, je me dis que le petit coup d'eau qui tombe au moment où je mets le bateau à l'eau devrait être sacrement favorable.
Comme d'habitude, je mise principalement ma pêche sur le brochet, et mon absence le week-end passé associée aux déplacements post-reproduction des blancs avant que les herbiers ne prennent un peu plus d'importance complique un peu les choses. Je passe une partie de la matinée sur un secteur généralement favorable... pas une touche! J'ai du rater quelque chose. J'ai tenté plusieurs type de leurres, plusieurs couleurs, mais rien. Je finis sur la zone 0-1m de profondeur, et là, un broc d'environ 80cm, loupe mon leurre!!! Impossible de le faire réagir une seconde fois. Là, je me dis que les brocs sont probablement peu actifs, et que même si les zones plus profondes étaient peuplées, dans ces conditions, il serait difficile de le savoir.
Je décide donc de changer de secteur. En déplacement, je fais quelques arrêts ponctuels sur des postes caractéristiques pour les chevesnes brocs et perches. Voyant les conditions, toutes prise est bonne pour se sauver de la bredouille. Le premier poste est désert. Généralement peuplé de chevesnes et perches, je ne vois aucun chevesne en surface, et aucune perche ne réagit... Le second est plus favorable au broc. Au 2ème passage de mon leurre, je prend une timide touche qui me fait ferrer dans le vide. Le passage suivant, le broc me suit jusqu'au bateau, il fait environ 70... Il me confirme qu'ils ne sont vraiment pas actifs. Je change de couleur de leurre, il me suit à nouveau, toujours sans prendre.
J'arrive ensuite sur la seconde zone que je souhaite prospecter. Il y a deux semaines, j'y ai fait deux sandre et ai loupé un broc dans moins de 2m. Le premier constat pour la recherche du pattern est qu'il ne sera pas rentable. En effet, le poisson est beaucoup redescendu et se retrouve dans les 3m, ce qui représente le gros de la surface sur le secteur. La probabilité de rencontre avec le leurre sera donc faible. Je ne m'y attarde pas longtemps, mais et n'y ai aucune touche. Je retourne donc sur les sones de courant.
Le premier secteur que je désire prospecter, je l'abandonne l'idée... Des péniches foutent le bordel, je ne pense pas que ça vaille le coup niveau gestion du temps de le laisser reposer et revenir après. Je passe directement à la prochaine zone de dérive pour attaquer les bordures. Une partie du peu de blancs qu'ont laissé les cormorans cet hiver semble être dans le chenal. Je décide donc de peigner large et m'éloignant un peu du bord pour aller un peu au delà du cassant. Je prends ma seconde touche de la journée... le poisson se décroche sans que je ne puisse le voir. Après un moment, je décide d'augmenter la taille du leurre, me disant qu'augmentant le signal, ça pourrait le faire, même si ça n'a pas été le cas sur les autres secteurs. Je pense avoir trouvé la solution car j'ai rapidement une touche, juste à l'atterrissage. Manque de chance, ça ne pique pas et le triple voleur se prend dans l'agrafe. J'insiste encore pendant ce qui me paraît une éternité sans la moindre touche, ce qui anéantit mon espoir d'avoir trouvé la solution.
Je passe sur un autre secteur de bordure, en redescendant la taille du leurre. Je prends à nouveau une touche. Le leurre a été à peine percuté par un petit broc que j'ai vu sortir d'un herbier dans 30cm d'eau... Le petit broc... mais qui aurait pu faire mon affaire, car je suis encore brecouille!
Le soleil commence à chauffer, le vent redouble et je n'ai plus aucune touche. Je me redirige vers un secteur que j'aimerai bien faire sur le soir, car je sais qu'il y a souvent du blanc en débout d'été. Se faisant, je continue mes dérives en prospectant sans succès les bordures. Il ne me reste plus que deux heures de pêche, j'arrive sur un poste avant la bordure que je veux prospecter avant de clore le session. J'aperçois le premier chevesne de la journée. Je m'empresse de prendre l'UL, je lance, il suit, mais ne prend pas. Tant qu'à faire, je sais qu'autours de ces piles de pont, il y a souvent des perchettes. Je fais donc le tour sur une prospection aux micros leurres. Je touche enfin une perchette! Enfin, je débredouille! Pas glorieux, certes, mais c'est une prise, ça fera la photo de ce compte rendu... Mais le temps de penser ça, elle se décroche... Rien d'autre ne sera touché sous ce ponts.
J'arrive sur ma dernière zone de bordure. Le soleil est plus rasant, et ce coté là bénéficie de l'ombre des arbres, ce qui permet d'anticiper sur le coup du soir pour ne pas rentrer trop tard. Les blancs commencent à se réveiller. Il y a pas mal de grosses brèmes sur le secteur. J'attaque sans touche... je passe le hot-spot de la dérive, une petite butte immergé qui s'avance dans le courant et qui est enherbée, un véritable paradis à broc, où avant le cormoran, il m'était arrivé de faire jusqu'à 4 brocs de 70 à 95cm! Autant dire qu'une fois ce point chaud passé, l'espoir de débredouiller s'amenuise terriblement... Je me dis que j'aurai moins à rédiger pour ce compte rendu, je commence à me faire une raison, sachant qu'il ne me reste que 50m de berge à prospecter. Alors que j'étais dans ces pensées, je perçois comme une butée contre un obstacle. Dans mes pensées, et un peu fatigué de ma journée, je ferre machinalement. Pendant une fraction de seconde, je pense que j'ai fait une bêtise, mais non, ça bouge, on dirait un petit silure. Dans le doute que ce soit un broc, et pour éviter la décroche, je ne bride pas trop. Mais le doute est rapidement levé, non seulement il est certain que ce n'est pas un broc, mais le petit silure n'est pas si petit que ça. Je finis donc ma journée de pêche sur une prise... Une seule! heureux qu'elle soit là! Un bébé d'1m75 sur canne de 21g de puissance avec un petit shad de 12cm.